De retour de Prague depuis quelque temps, je peux vous dire que les quatre mois passés sur place m'ont semblé très rapides.
Déjà rapatriée une première fois en mars, cette mobilité ne commençait pas sous les meilleures auspices.
Mais malgré ce rapatriement et ma préoccupation concernant la situation sanitaire, j’avais absolument envie d'y retourner et de re-découvrir cette ville (pour laquelle j'avais eu un aperçu de deux semaines seulement). Et je n'ai pas été déçue, ce séjour a été plus qu'enrichissant tant sur le plan personnel que professionnel.
Lorsque je suis arrivée sur place, j'ai pu découvrir la vie “normale” à Prague. Les restrictions étaient quasiment inexistantes, et j'ai pu profiter de tout ce que la ville a à proposer : les bars, les restaurants, les musées, les festivals etc …
Prague est une ville très attrayante, elle regorge d'initiatives culturelles auxquelles j'ai pu assister : festivals, concerts gratuits de collectifs dans des lieux publics, vernissages tout public et gratuits , etc….Le tout dans un périmètre relativement restreint, ce qui facilite les déplacements. Le coût de la vie est également très bas. Cet aspect m'a permis de participer à des festivals de musique et des événements (auxquels je n'aurais peut être pas pu assister en France car trop chers ou trop élitistes)
Et elle est également très agréable à vivre puisqu'elle est remplie de parcs en plein centre-ville. J'avais la chance d'être logée à côté de deux grands parcs : dont l'un qui a une vue imprenable sur Prague et ses ponts (Letna) et un autre qui est gigantesque et magnifiquement aménagé (pour la course notamment).
Cet aspect nous a “sauvé” lors du confinement partiel, qui est arrivé en octobre. Le gouvernement tchèque, contrairement à la France, nous incitait à sortir et profiter des parcs. Avec mes colocataires, nous avons sillonné la République Tchèque et Prague pour faire de la randonnée et du vélo. Ce confinement nous a donc permis de découvrir des endroits qui n'auraient peut-être pas été au programme en 4 mois. Il nous aura aussi donné l'occasion de découvrir des sites mondialement connus, vus notamment dans des séries Netflix, vides de touristes. Par exemple, le passage sur le Pont Charles devenait agréable puisque la foule habituelle de touristes internationaux n'était pas là.
Chose que même les Pragois n'avaient pas eu l'occasion de voir depuis plus de deux décennies. Autre moment fort dans la découverte des paysages tchèques : celui de la visite du Paradis de Bohême. Ce parc nous a transporté dans des décors dignes de films fantastiques. La fermeture du pays nous aura aussi permis de renforcer les liens entre nous, avec nos collègues tchèques ainsi que de découvrir la communauté d’expatriés, qui était la seule à rester sur place.
Pendant cette période, nous avons créé des moments insolites, comme celui d'apprécier des bières et des vins chauds seuls sur la place du château surplombant la ville ou encore déambuler dans la vieille ville sous la neige.
Et puis début décembre, nous avons retrouvé un semblant de normalité avec la réouverture de tous les lieux ouverts au public comme : les musées,les bars, les librairies, et les restaurants. Et nous avons donc profité de pouvoir se retrouver autour d'une pizza entourés d’inconnus et d'une foule joyeuse qui parle bruyamment.
Côté professionnel, ce semi-confinement est tombé à point nommé et a été très très enrichissant. Alors que le début de mon expérience était plutôt passif, puisque nous attendions les mesures gouvernementales qui tombaient au compte-gouttes et que l'équipe était déjà très nombreuse, elle s'est avérée au final passionnante !
Bien que la galerie d’art ait été fermée, notre chef a décidé de poursuivre les expositions et les vernissages, de manière dématérialisée. J'ai donc été amenée à produire énormément de contenus en deux mois et demi. Cela m'a permis de rencontrer beaucoup d'artistes et de réaliser des vidéos sous des formats totalement différents que ceux que j'ai l'habitude de réaliser (clips et performances). Cela n'aurait pas été possible dans la galerie ouverte puisque l'aspect numérique et audiovisuel n'est pas aussi important en temps normal. Je suis très heureuse d'avoir eu l'occasion de réaliser des projets artistiques toute seule et qu'ils aient été ensuite diffusés et appréciés par toute l'équipe.
Mon travail à la galerie est devenu important puisque c'est l'endroit où j’ai passé la plupart de mon temps et où beaucoup d'interactions sociales avaient lieues. Et c'est là, un des second aspect bénéfique du confinement, celui d'appréhender une culture différente de manière plus approfondie. Avec les tchèques, nous étions tous logés à la même enseigne, nous vivions la même situation, et nous avons donc créé des liens plus solides qu'en temps normal. Les tchèques ne sont pas, au premier abord, les plus chaleureux mais c'est justement dans ce genre de situation que j'ai pu découvrir la solidarité et la bienveillance de ces derniers. Mes collègues étaient jeunes pour la plupart, et comme nous vivions et portions des projets stressants, cela a vraiment facilité mon intégration. Je suis toujours en contact avec mes collègues et il est possible que nous réalisions des projets communs dans un futur proche. Et pourquoi pas lancer une chaîne sur l'art franco-tchèque !
En résumé, cette mobilité a été une expérience passionnante et elle restera gravée en moi pour la suite !
Je suis très reconnaissante envers Erasmus + et surtout l'organisme Cercle de Qualité, qui a réalisé un magnifique accompagnement. Tout a été brillamment pris en charge que ce soit au niveau des transports, du stage ou de l'hébergement. Et surtout, j'ai pu trouver une grande écoute de leur part concernant ma volonté de prolonger le stage. Je tiens à les remercier pour tout ça.